L’attaquant brésilien, Ronaldo marquant un but contre le gardien allemand Oliver Kahn, lors de la deuxième mi-temps de la Coupe du monde 2002.Murad Sezer | AP
Le pays du “futebol” roi, avec près de 200 millions de fans vêtus de jaune, va plonger en apnée jusqu’au coup de sifflet final de Brésil-Allemagne, en demi-finale du Mondial-2014, ce mardi à Belo Horizonte.
Cette finale avant la lettre, avec le Brésil cinq fois champion du monde et l’Allemagne trois fois maîtresse de la planète football, aurait pu être envisagée comme un remake de la finale 2002 remportée par la Seleçao (2-0).
Mais à l’époque, les Brésiliens pouvaient compter sur leur attaquant vedette, Ronaldo “O Fenomeno”, auteur du doublé de la victoire. Cette fois, le pays pleure l’absence de son crack Neymar, qui a terminé son Mondial sur une civière dans les dernières minutes du quart de finale contre la Colombie (2-1), une vertèbre fracturée.
Et comme si cette absence ne pesait pas déjà assez, le joueur du Barça avait inscrit 4 buts dans le tournoi- la Seleçao devra aussi se débrouiller sans son défenseur central et capitaine, Thiago Silva, suspendu.
Thiago Silva n’est pas seulement un défenseur, c’est l’un des hommes de la révolte en quart après un 8e de finale, face au Chili, où les joueurs de la Seleçao avaient fondu en larmes au moment de la séance des tirs au but. C’est d’ailleurs l’ancien joueur de l’AC Milan qui a ouvert le score contre les “Cafeteros” colombiens.
Tout ce bruit autour de l’équipe du Brésil fait le bonheur de onze hommes: les joueurs allemands qui seront titulaires mardi à Belo Horizonte. Tant que la pression escorte le camp adverse, ils avancent tranquillement dans le tournoi. En 2002, l’Allemagne pouvait compter sur un grand gardien, Oliver Kahn, qui a juste commis une faute de main au plus mauvais moment, en finale, sur un ballon de Ronaldo.
Douze ans plus tard, la Mannschaft a encore un grand gardien, Manuel Neuer, parfait jusqu’ici. Dans tous les styles. En 8e de finale, face à l’Algérie (2-1, a.p.), le portier du Bayern Munich a joué loin de sa surface, comme le libero allemand de légende, Franz Beckenbauer. En quart de finale, il a été impérial sur sa ligne face à la France (1-0).
En attaque, l’équipe de Joachim Löw a aussi un bel arsenal. Thomas Müller, 24 ans, a déjà signé quatre buts sur les pelouses brésiliennes. Et Miroslav Klose, qui compte douze années de plus que lui, a inscrit un but au Brésil, qui lui vaut d’être à égalité avec Ronaldo “O Fenomeno” en tête du classement des meilleurs buteurs en Coupes du monde (15 buts chacun).
Ces deux buteurs aideront-ils Löw à briser sa malédiction? Depuis qu’il a la charge de l’équipe, le technicien a toujours buté sur les dernières marches, en finale de l’Euro-2008, puis en demi-finales du Mondial-2010 et de l’Euro-2012.
Scolari galvanisera-t-il “sa” Seleçao pour qu’elle arrive, comme tout un pays l’attend, dans “son” Maracana le 13 juillet pour jouer “sa” finale ? Tant de questions. Tant de passions. (Avec AFP).